Cohérence quand tu nous tiens…
Ce samedi était décidément un grand jour pour Noisy-le-Grand, grand jour de démocratie participative, grand jour d’intelligence collective et, enfin, grand jour porteur de perspectives nouvelles sur le thème difficile du renouvellement urbain !
Il faut saluer le travail des étudiants de l’Ecole d’Architecture de la Villette et celui de leurs professeurs. Travail remarquable parce qu’il donne à voir la ville de demain, celle où l’on n’escamote pas la question de la densification urbaine comme réponse nécessaire à un développement durable maitrisé et celle qui permet à ses citoyens de construire leur vie à venir en toute lucidité et dans le respect des besoins non satisfaits.
Nous savons qu’ils sont nombreux, ces besoins non satisfaits en matière de logements… sociaux, en particulier. Mais nous savons, aussi, que la conception de l’urbanisme des années 1970-80 a échoué et qu’il faut penser la ville autrement dans l’intérêt des générations à venir. Nous savons, enfin, que la difficile question du logement social ne peut se résoudre avec la spéculation immobilière et que, surtout, l’engagement de l’Etat, par les financements qu’il decide d’attribuer, est essentiel pour garantir des loyers accessibles à ceux qui en ont terriblement besoin aujourd’hui. La précarité, les enfants de Don Quichotte, l’action du DAL (Droit Au Logement) depuis des années, Emmaus, les Restos du coeur, les bas salaires, bien d’autres raisons, hélas, sont là pour sonner le glas.
Comment pourrions nous l’ignorer ! Que l’on ne nous prenne pas pour des “irresponsables” mais que l’on ne nous fasse pas prendre “les vessies pour des lanternes” !
Que Le Parisien du lundi suivant titre son article “un projet ambitieux… mais hors limites”, peu importe, ce ne sera pas la première fois, ni la dernière d’ailleurs, que les enjeux du dossier de la ZAC des Bas-Heurts donnent lieu à un compte rendu sommaire et restrictif… Pour autant, il n’a pas été possible de passer sous silence la présence de 170 personnes à cette réunion publique initiée, très heureusement, par l’association de défense des habitants des Bas-Heurts et, encore moins, c’est le plus important, de passer sous silence la qualité du projet alternatif présenté aux noiséens.
Hors limites ? Pas certain puisque M. le Maire, la même semaine, faisait une déclaration avec deux autres collègues de la ville nouvelle concernant la sortie de Noisy-le-Grand d’Epamarne, gestionnaire des friches de Marne-la-Vallée, déclaration relayée par le même… Parisien…
Chiche, Monsieur le Préfet, si Messieurs les Commissaires enquêteurs disent NON à l’utilité publique de ce projet néfaste qui ressemble comme deux gouttes d’eau à la densification que plusieurs quartiers de Noisy-le-Grand connaissent, chiche, demandez à Epamarne d’intégrer à sa reflexion sur l’aménagement de Maille Horizon les paramètres du projet alternatif des Bas-Heurts. Il restera de la place pour les activités tertiaires que Noisy réclame, en espérant qu’elles soient créatrices d’emplois et non pas de délocalisations !
Hors limites ? Non ! En plein dans les limites d’une zone en friche depuis plus de 20 ans alors que l’Etat peut justement agir sur le prix du foncier afin de favoriser du logement social de qualité et à taille humaine.
Faisons du projet de la ZAC des Bas-Heurts une réalisation exemplaire pour les conditions de vie de ses futurs et anciens habitants ! C’est possible et il suffit d’un peu de désir d’avenir, sans surfer avec démagogie sur la douloureuse question du logement inacessible à trop de nos concitoyens…